Processus de concrétisation
La genèse de l'utopie
La naissance d'Auroville a lieu en Inde et date du 28 février 1968. Mais bien avant cette date, la communauté trouve ses racines en Empire britannique des Indes c'est-à-dire à l'époque où le pays
était colonisé par les Anglais, car pour parler de la concrétisation nous devons parler des acteurs et de ce qui les a poussé à créer cette société utopique. Des mouvements d'Indiens qui rêvent de l'indépendance de
leur pays font du contexte historique et social qui précède la création d'Auroville une période mouvementée, qui favorisera la volonté pacifiste de la communauté
par la suite.
Sri Aurobindo est un philosophe qui fait partie des ces Indiens
révoltés par leurs conditions de vie. C'est en retournant en Inde
après treize ans passés en Angleterre qu'il s'est rendu compte de
la pauvreté de son pays, et c'est à cette occasion qu'il s'empresse
de rejoindre un groupe de contestataires. Il est alors activement
engagé politiquement, et il étend ses opinions dans toute l'Inde
par le biais du journal Bande
Mâtaram,
dans lequel il écrit en tant que porte-parole du parti nationaliste,
et il opère une véritable propagande révolutionnaire pour
convertir le peuple à l'indépendance. Ses principales formes de
protestations sont la non-coopération et la résistance passive. Il
est emprisonné pendant l'année 1909 pour ses activités
indépendantistes, et accusé d'être mêlé à des attentats. Il
reconnaît plus tard ne pas adopter le pacifisme pour obtenir
l'indépendance, comme celui que Gandhi préconisera plus tard, cette
méthode n'est pas lié à sa philosophie. La prison lui fait prendre
du recul sur ses manières de se révolter et il se consacre au yoga
et à la méditation. Cette recherche de pouvoirs spirituels lui
permet de mieux lutter pour l'indépendance de son pays. Sa
philosophie évolue et ses objectifs s'élargissent. Pour échapper à
une seconde arrestation, il se réfugie à Pondichéry qui est sous
autorité française. Il abandonne toute activité politique, et se
concentre sur la philophie et le yoga (recherche sprirituelle).
L'ashram
Sri
Aurobindo crée en
1926
un
ashram à Pondichéry, à l'origine petite infrastructure qui s'est
développé dans de multiples directions et ainsi s'est élargit au
fur et à mesure. On définit le terme ashram
comme un lieu où les disciples d'une communauté vivent autour d'un
maître. Cependant, Sri Aurobindo écrit qu'il a été crée pour une
raison différente que les autres institutions de ce genre : «non
pas seulement pour se retirer du monde et méditer, mais comme centre
et terrain d'entraînement pour l'évolution d'un autre genre et
d'une autre forme de vie qui s'arrêterait au final par une plus
grande conscience spirituelle et incarnerait une plus grande vie de
l'esprit. » Aujourd'hui, plus de 2000 membres venus de toutes les
parties de l'Inde et même de l'étranger le fréquentent. Ces
membres travaillent à partager la philosophie de Sri Aurobindo et de
la Mère dans le monde.
Mirra
Alfassa, la
Mère
(1878
-1973)
En
1926,
Mirra Alfassa se voit confier la gestion de l'ashram de Sri
Aurobindo, qu'elle a rencontré à Pondichéry en 1920. C'est une
française née à Paris en 1878, philosophe et reconnue pour ses
écrits et son parcours de méditation. Ils partagent leur recherche
spirituelle et leurs idéaux. A partir de 1926, elle dirige donc
l'ashram, qu'il a fondé et qu'elle termine d'organiser. Ensuite,
elle créé le
Centre
International d'éducation Sri Aurobindo
à Pondichery en 1943 qui est une innovation dans le domaine de
l'éducation. Suite à la concrétisation d'une de ses utopies, elle
fonde Auroville
en février
1968
à quelques kilomètres de la ville et dirige cette communauté en y
consacrant la fin de sa vie, jusqu'à sa mort en 1973. Une adulation
particulière de la part des Aurovilliens lui est vouée, elle
apparaît comme la figure emblématique de la société pacifique et
spirituelle et on l'appelle la
Mère. Sa
mort boulverse les membres aurovilliens, elle laisse la communauté
sans protection, et la portée utopique elle-même de la cité
semblait reposer sur sa fondatrice.
Fonds
et économie
Le
financement de la cité vient à l'origine de l'ashram de Sri
Aurobindo représenté par les héritiers de l'ashram qui sont réunis
dans la Sri Aurobindo Society (SAS). Suite à la mort de Mirra
Alfassa, ces héritiers se proclament propriétaire des terrains
d'Auroville. A partir de 1976, la SAS cesse de financer la cité
Auroville, et des tensions perdurent jusqu'en 1980. La protection est
finalement attribuée à l'Etat indien, dont la Cour Suprême
reconnaît l'indépendance d'Auroville avec l'ashram. « L'Auroville
Fondation Act »
est alors créé et ce nouveau statut prévoit un conseil
d'administration, un conseil consultatif international et l'assemblée
des résidents d'Auroville. Cette assemblée est la seule à prendre
les décisions, l'Etat n'intervient pas. Les Aurovilliens ne payent
pas d'impôts à l'Etat indien, mais le tiers de ce qu'ils gagnent
appartient à la communauté. Auroville, qui comprend 200 entreprises
ainsi que les dons et les subventions internationnales , parvient à
des profits, qui sont gérés par l'Auroville
Foundation,
et les fonds sont redistribués dans la communauté avec le souci de
justice.
Epoque
ambitieuse de réalisations urbanistiques.
La
société de Sri Aurobindo à Pondichéry et le profit des travaux
des Aurovilliens, non versés en salaire mais versés à la société
entière qui les distribue en parts égales.
Qui
sont les membres ?
Le
but initial est de rassembler 50 000 personnes afin que la communauté
atteigne réellement un rôle important pour la société. Les
premiers étaient les disciples de Sri Aurobindo. Les
membres sont tous orientés vers la recherche sprituelle et sont des
disciples de la Mère. Ils ont commencé à se rassembler autour
d'elle depuis qu'elle dirige l'ashram. Ils étudient la
pensée de Sri Aurobindo
et ont rejoint la communauté avec le but la méditation.
Aujourd'hui, Auroville compte 2 200 membres issus de quarante-cinq
pays, dont 900 Indiens et 350 français, plus les personnes qui font
leur année d'adaptation avant de devenir membre qui sont une
centaine. Deux nombreux visiteurs séjournent dans la cité également
; des journalistes, des personnes qui viennent se receuillir quelques
temps mais qui ne sont pas prêt à faire le grand pas, et des gens
qui viennent en touristes, généralement mal vu, et qui ne se
sentiront pas à leur place de toute façon.
Lieu,
constuction, architecture
L'ashram
de Sri Aurobindo à Pondichéry est le lieu où tout a commencé, et
il est logique qu'Auroville se soit implanté à quelques kilomètres.
Des personnes de toutes les nationalités se rejoignent au sud est de
l'Inde pour pour participer à cette communauté. Avant d'être
construit, le site est un véritable désert, et les Aurovilliens ont
réussi à faire de cette cité un paysage tropical. C'était un des
programmes de reforestation et de regénération du sol les plus
importants du monde. Au début, ils ont planté deux millions
d'arbres, aujourd'hui il y en a six millions, et de nombreuses
espèces d'oiseaux et d'animaux sont revenues. En effet, une forêt
entoure la cité. Les banyans sont des arbres très importants pour
les Aurovilliens, ils représentent le lieu sous lequel les pionniers
tenaient leurs premières assemblées.
L'architecture
a été imaginée par un architecte parisien, Roger Anger. Pour
réaliser ce projet, il a les idées suivantes : « La
notion de ville ne doit pas, à Auroville, se confiner dans des
formes rigides et préétablies, mais au contraire permettre toutes
les libertés d'organisation autour d'un point d'attraction
magnétique qui symboliserait son message. Ce point d'attraction sera
le grand sanctuaire, ou temple de la vérité, qui se dressera au
centre de la ville spirituelle.
A
partir de là, nous avons opté pour un plan d'urbanisme
radioconcentrique qui s'organise autour de ce jardin de l'unité. Il
ne nous semble pas en effet que pour une ville dont la population ne
devra pas dépasser 50.000 personnes, le radioconcentrisme puisse
constituer un handicap à un moment quelconque. »
L'architecture
consiste donc à représenter l'unité humaine autour du point
d'attraction magnétique qu'est le temple du Martimandir. La cité a
la forme d'une galaxie vue du ciel, qui se concentre sur le temple au
milieu. Autour de ce temple, quatre zones s'emboîtent, la zone
résidentielle avec les 3/5 d'habitations collectives et le reste
d'habitations individuelles, la zone internationale avec des
pavillons de toutes les nations, la zone de communication et de
loisir, et enfin la zone industrielle dans laquelle les membres de la
communauté travaillent quotidiennement. Au centre, le temple
non-consacré du Martimandir, représente la zone de la paix et « le
symbole de l'apsiration d'Auroville vers le divin ». Une forêt
occupant la moitié du territoire encercle la cité et lui sert à la
fois de poumons et de remparts.
Tous
les acteurs : architectes: Roger Anger, Mario Heymann et P.
Braslawsky.
urbanistes:
Miglierina, Alexandroff et Ch. Gianferrari.
La
démarche de la construction est très particulière : « il
ne s'agit pas de construire une cité pour la faire habiter par des
hommes, mais de construire des hommes en leur faisant bâtir la cité
qu'ils auront décidé d'habiter. » La construction est la
source de la recherche personnelle. Construire des hommes complets
est déjà difficile, ils estiment que ça ne peut s'accomplir avec
les facilités matérielles du monde occidental, ils doivent passer
par une sorte de souffrance pour y parvenir, tout accomplir avec
leurs moyens d'homme. La construction est lente et se fait avec un
travail quotidien, et une forte entraide entre les habitants. En
effet, « on pourrait créer la société du futur en deux ans
avec l'argent de Bouygues, mais on recréerait ce qui existe déjà.
Le but n'est pas de construire une cité, mais des hommes
nouveaux. »
L'inauguration
a lieu le 28 février 1968, pendant laquelle les représentants de
121 pays (et 23 Etats indiens) sont présents et rassemblent une
poignée de terre de leur pays d'origine dans une urne en fleur de
lotus, qui représente l'unité humaine et apparaîtra au centre de
la cité. Ce jour-là, des ambassadeurs se désignent pour renseigner
les pays occidentaux et chercher des fonds.
Nouveaux
arrivants
Les
nouveaux arrivants doivent vivre un an dans la cité et se gérer
financièrement tout seul avant de devenir membre et être pris en
charge par la communauté. Il sont appelés les newcomers,
littérallement «nouveaux
arrivants» en anglais. Le journal local News & Notes
publie chaque semaine la liste
des nouveaux Aurovilliens proposés à l'acceptation de tous, une
fois que la Mère a décidé qu'il pouvait devenir membre. Chaque
membre est en droit de s'opposer à ce qu'une personne devienne
membre s'il juge qu'elle ne correspond pas à l'esprit de la société,
et l'acceptation est donc revue. D'autres personnes ne deviennent
jamais membre mais se trouvent dans la cité : touristes, gens
de passage qui veulent juste vivre une expérience, et simples
curieux.
Fonctionnement
d'utopies concrètes
Fonctionnement
économique, politique et social.
Pas
de loi, pas de prison, pas de police. Pas de passeport. Pas de
religion, seule la conscience divine. Cependant, ce n'est pas une
société qui a pour but l'égalité, c'est avant tout un but de
recherche individuelle et au niveau de l'homme. Les gens qui arrivent
ont des cultures différentes etc. donc c'est normal qu'il y ait des
différences. Il existe des villas de luxe avec des piscines, et des
huttes construites avec des arbres. Certaines personnes utilisent
leur argent de retraite etc., et d'autres décident de vivre avec
l'argent versé par la communauté. Ce sont les paradoxes
d'Auroville, tous les prototypes humains sont présents ->
altérité de l'être humain. Un des grands principes de la
communauté est que l'argent ne circule pas.
Cette
communauté est contraire à la politique, il faut changer l'homme et
non la politique. On a déjà constaté en essayant tous les régimes
que rien ne fonctionne. « si rien ne fonctionne, c'est parce
que l'homme est au centre de tout, et si on ne change pas l'homme, on
ne changera jamais rien ».
Last
School (plus que 15 élèves), et Future School (O level et A level
britanniques).
L'être
supra-mental.
Agriculture
biologique.
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