samedi 21 janvier 2012

Auroville



Processus de concrétisation
     La genèse de l'utopie
La naissance d'Auroville a lieu en Inde et date du 28 février 1968. Mais bien avant cette date, la communauté trouve ses racines en Empire britannique des Indes c'est-à-dire à l'époque où le pays était colonisé par les Anglais, car pour parler de la concrétisation nous devons parler des acteurs et de ce qui les a poussé à créer cette société utopique. Des mouvements d'Indiens qui rêvent de l'indépendance de leur pays font du contexte historique et social qui précède la création d'Auroville une période mouvementée, qui favorisera la volonté pacifiste de la communauté par la suite.

     Sri Aurobindo, le fondateur (1879-1893)

Sri Aurobindo est un philosophe qui fait partie des ces Indiens révoltés par leurs conditions de vie. C'est en retournant en Inde après treize ans passés en Angleterre qu'il s'est rendu compte de la pauvreté de son pays, et c'est à cette occasion qu'il s'empresse de rejoindre un groupe de contestataires. Il est alors activement engagé politiquement, et il étend ses opinions dans toute l'Inde par le biais du journal Bande Mâtaram, dans lequel il écrit en tant que porte-parole du parti nationaliste, et il opère une véritable propagande révolutionnaire pour convertir le peuple à l'indépendance. Ses principales formes de protestations sont la non-coopération et la résistance passive. Il est emprisonné pendant l'année 1909 pour ses activités indépendantistes, et accusé d'être mêlé à des attentats. Il reconnaît plus tard ne pas adopter le pacifisme pour obtenir l'indépendance, comme celui que Gandhi préconisera plus tard, cette méthode n'est pas lié à sa philosophie. La prison lui fait prendre du recul sur ses manières de se révolter et il se consacre au yoga et à la méditation. Cette recherche de pouvoirs spirituels lui permet de mieux lutter pour l'indépendance de son pays. Sa philosophie évolue et ses objectifs s'élargissent. Pour échapper à une seconde arrestation, il se réfugie à Pondichéry qui est sous autorité française. Il abandonne toute activité politique, et se concentre sur la philophie et le yoga (recherche sprirituelle).
     L'ashram
Sri Aurobindo crée en 1926 un ashram à Pondichéry, à l'origine petite infrastructure qui s'est développé dans de multiples directions et ainsi s'est élargit au fur et à mesure. On définit le terme ashram comme un lieu où les disciples d'une communauté vivent autour d'un maître. Cependant, Sri Aurobindo écrit qu'il a été crée pour une raison différente que les autres institutions de ce genre : «non pas seulement pour se retirer du monde et méditer, mais comme centre et terrain d'entraînement pour l'évolution d'un autre genre et d'une autre forme de vie qui s'arrêterait au final par une plus grande conscience spirituelle et incarnerait une plus grande vie de l'esprit. » Aujourd'hui, plus de 2000 membres venus de toutes les parties de l'Inde et même de l'étranger le fréquentent. Ces membres travaillent à partager la philosophie de Sri Aurobindo et de la Mère dans le monde.

    Mirra Alfassa, la Mère (1878 -1973)
En 1926, Mirra Alfassa se voit confier la gestion de l'ashram de Sri Aurobindo, qu'elle a rencontré à Pondichéry en 1920. C'est une française née à Paris en 1878, philosophe et reconnue pour ses écrits et son parcours de méditation. Ils partagent leur recherche spirituelle et leurs idéaux. A partir de 1926, elle dirige donc l'ashram, qu'il a fondé et qu'elle termine d'organiser. Ensuite, elle créé le Centre International d'éducation Sri Aurobindo à Pondichery en 1943 qui est une innovation dans le domaine de l'éducation. Suite à la concrétisation d'une de ses utopies, elle fonde Auroville en février 1968 à quelques kilomètres de la ville et dirige cette communauté en y consacrant la fin de sa vie, jusqu'à sa mort en 1973. Une adulation particulière de la part des Aurovilliens lui est vouée, elle apparaît comme la figure emblématique de la société pacifique et spirituelle et on l'appelle la Mère. Sa mort boulverse les membres aurovilliens, elle laisse la communauté sans protection, et la portée utopique elle-même de la cité semblait reposer sur sa fondatrice.


Fonds et économie
Le financement de la cité vient à l'origine de l'ashram de Sri Aurobindo représenté par les héritiers de l'ashram qui sont réunis dans la Sri Aurobindo Society (SAS). Suite à la mort de Mirra Alfassa, ces héritiers se proclament propriétaire des terrains d'Auroville. A partir de 1976, la SAS cesse de financer la cité Auroville, et des tensions perdurent jusqu'en 1980. La protection est finalement attribuée à l'Etat indien, dont la Cour Suprême reconnaît l'indépendance d'Auroville avec l'ashram. « L'Auroville Fondation Act » est alors créé et ce nouveau statut prévoit un conseil d'administration, un conseil consultatif international et l'assemblée des résidents d'Auroville. Cette assemblée est la seule à prendre les décisions, l'Etat n'intervient pas. Les Aurovilliens ne payent pas d'impôts à l'Etat indien, mais le tiers de ce qu'ils gagnent appartient à la communauté. Auroville, qui comprend 200 entreprises ainsi que les dons et les subventions internationnales , parvient à des profits, qui sont gérés par l'Auroville Foundation, et les fonds sont redistribués dans la communauté avec le souci de justice.
Epoque ambitieuse de réalisations urbanistiques.
La société de Sri Aurobindo à Pondichéry et le profit des travaux des Aurovilliens, non versés en salaire mais versés à la société entière qui les distribue en parts égales.

Qui sont les membres ?
Le but initial est de rassembler 50 000 personnes afin que la communauté atteigne réellement un rôle important pour la société. Les premiers étaient les disciples de Sri Aurobindo. Les membres sont tous orientés vers la recherche sprituelle et sont des disciples de la Mère. Ils ont commencé à se rassembler autour d'elle depuis qu'elle dirige l'ashram. Ils étudient la pensée de Sri Aurobindo et ont rejoint la communauté avec le but la méditation. Aujourd'hui, Auroville compte 2 200 membres issus de quarante-cinq pays, dont 900 Indiens et 350 français, plus les personnes qui font leur année d'adaptation avant de devenir membre qui sont une centaine. Deux nombreux visiteurs séjournent dans la cité également ; des journalistes, des personnes qui viennent se receuillir quelques temps mais qui ne sont pas prêt à faire le grand pas, et des gens qui viennent en touristes, généralement mal vu, et qui ne se sentiront pas à leur place de toute façon.

Lieu, constuction, architecture
L'ashram de Sri Aurobindo à Pondichéry est le lieu où tout a commencé, et il est logique qu'Auroville se soit implanté à quelques kilomètres. Des personnes de toutes les nationalités se rejoignent au sud est de l'Inde pour pour participer à cette communauté. Avant d'être construit, le site est un véritable désert, et les Aurovilliens ont réussi à faire de cette cité un paysage tropical. C'était un des programmes de reforestation et de regénération du sol les plus importants du monde. Au début, ils ont planté deux millions d'arbres, aujourd'hui il y en a six millions, et de nombreuses espèces d'oiseaux et d'animaux sont revenues. En effet, une forêt entoure la cité. Les banyans sont des arbres très importants pour les Aurovilliens, ils représentent le lieu sous lequel les pionniers tenaient leurs premières assemblées.
L'architecture a été imaginée par un architecte parisien, Roger Anger. Pour réaliser ce projet, il a les idées suivantes : « La notion de ville ne doit pas, à Auroville, se confiner dans des formes rigides et préétablies, mais au contraire permettre toutes les libertés d'organisation autour d'un point d'attraction magnétique qui symboliserait son message. Ce point d'attraction sera le grand sanctuaire, ou temple de la vérité, qui se dressera au centre de la ville spirituelle.
A partir de là, nous avons opté pour un plan d'urbanisme radioconcentrique qui s'organise autour de ce jardin de l'unité. Il ne nous semble pas en effet que pour une ville dont la population ne devra pas dépasser 50.000 personnes, le radioconcentrisme puisse constituer un handicap à un moment quelconque. »
L'architecture consiste donc à représenter l'unité humaine autour du point d'attraction magnétique qu'est le temple du Martimandir. La cité a la forme d'une galaxie vue du ciel, qui se concentre sur le temple au milieu. Autour de ce temple, quatre zones s'emboîtent, la zone résidentielle avec les 3/5 d'habitations collectives et le reste d'habitations individuelles, la zone internationale avec des pavillons de toutes les nations, la zone de communication et de loisir, et enfin la zone industrielle dans laquelle les membres de la communauté travaillent quotidiennement. Au centre, le temple non-consacré du Martimandir, représente la zone de la paix et « le symbole de l'apsiration d'Auroville vers le divin ». Une forêt occupant la moitié du territoire encercle la cité et lui sert à la fois de poumons et de remparts.
Tous les acteurs : architectes: Roger Anger, Mario Heymann et P. Braslawsky.
urbanistes: Miglierina, Alexandroff et Ch. Gianferrari.
La démarche de la construction est très particulière : « il ne s'agit pas de construire une cité pour la faire habiter par des hommes, mais de construire des hommes en leur faisant bâtir la cité qu'ils auront décidé d'habiter. » La construction est la source de la recherche personnelle. Construire des hommes complets est déjà difficile, ils estiment que ça ne peut s'accomplir avec les facilités matérielles du monde occidental, ils doivent passer par une sorte de souffrance pour y parvenir, tout accomplir avec leurs moyens d'homme. La construction est lente et se fait avec un travail quotidien, et une forte entraide entre les habitants. En effet, « on pourrait créer la société du futur en deux ans avec l'argent de Bouygues, mais on recréerait ce qui existe déjà. Le but n'est pas de construire une cité, mais des hommes nouveaux. »
L'inauguration a lieu le 28 février 1968, pendant laquelle les représentants de 121 pays (et 23 Etats indiens) sont présents et rassemblent une poignée de terre de leur pays d'origine dans une urne en fleur de lotus, qui représente l'unité humaine et apparaîtra au centre de la cité. Ce jour-là, des ambassadeurs se désignent pour renseigner les pays occidentaux et chercher des fonds.

Nouveaux arrivants
Les nouveaux arrivants doivent vivre un an dans la cité et se gérer financièrement tout seul avant de devenir membre et être pris en charge par la communauté. Il sont appelés les newcomers, littérallement «nouveaux arrivants» en anglais. Le journal local News & Notes publie chaque semaine la liste des nouveaux Aurovilliens proposés à l'acceptation de tous, une fois que la Mère a décidé qu'il pouvait devenir membre. Chaque membre est en droit de s'opposer à ce qu'une personne devienne membre s'il juge qu'elle ne correspond pas à l'esprit de la société, et l'acceptation est donc revue. D'autres personnes ne deviennent jamais membre mais se trouvent dans la cité : touristes, gens de passage qui veulent juste vivre une expérience, et simples curieux.


Fonctionnement d'utopies concrètes

Fonctionnement économique, politique et social.
Pas de loi, pas de prison, pas de police. Pas de passeport. Pas de religion, seule la conscience divine. Cependant, ce n'est pas une société qui a pour but l'égalité, c'est avant tout un but de recherche individuelle et au niveau de l'homme. Les gens qui arrivent ont des cultures différentes etc. donc c'est normal qu'il y ait des différences. Il existe des villas de luxe avec des piscines, et des huttes construites avec des arbres. Certaines personnes utilisent leur argent de retraite etc., et d'autres décident de vivre avec l'argent versé par la communauté. Ce sont les paradoxes d'Auroville, tous les prototypes humains sont présents -> altérité de l'être humain. Un des grands principes de la communauté est que l'argent ne circule pas.

Cette communauté est contraire à la politique, il faut changer l'homme et non la politique. On a déjà constaté en essayant tous les régimes que rien ne fonctionne. « si rien ne fonctionne, c'est parce que l'homme est au centre de tout, et si on ne change pas l'homme, on ne changera jamais rien ».

Last School (plus que 15 élèves), et Future School (O level et A level britanniques).

L'être supra-mental.

Agriculture biologique.

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